samedi 11 juin 2016

J comme Une histoire de Jambes

Hier a été dévoilé le thème que je vais m'efforcer de suivre jusqu'au 30 juin prochain.

Voici donc une histoire qui pour être insolite, n'en est pas moins troublante. Preuve une fois de plus qu'il faut, en généalogie, prendre parfois de la hauteur, réfléchir et sortir le nez de ses notes.

Bon, je suis assez cartésien. Mais récemment, je me suis finalement mis à la lecture de "Aïe mes aïeux" d'Anne Ancelin. A part l'histoire de mon arrière-grand-mère Alice et de ses trois sœurs mortes chacune à 11 ans d'intervalle sans que je puisse en déterminer la raison objective... s'il y en a une, je ne voyais pas d'autres coïncidences troublantes dans ma généalogie. Ni de correspondances de dates ou de faits.

A part, peut-être des naissances tous les 30 ans : mon grand-père Alphonse Plancard né en 1913, mon père Gabriel en 1943 et moi en 1973... Voilà. Après avoir remarqué cela, je n'étais pas avancé davantage.

Pourtant, tout récemment, j'ai fourni des renseignements pour la mise en ligne de mon ancêtre Jean Plancard né et mort à Carcassonne (1774-1825). Le soldat de Bonaparte, celui qui a fait Arcole et Castiglione et qui fut blessé à la bataille d'Engen en 1800. On peut d'ailleurs retrouver sa fiche ici sur le site de Frédéric Berjeaud.

J'ai relu les états de service de mon ancêtre : Armée des Pyrénées, d'Italie, d'Angleterre ou du Rhin, il s'est battu sous l'uniforme de la 4e Demi-Brigade d'infanterie de ligne surnommée "L'impétueuse" par Bonaparte.
Et puis je suis tombé sur sa demande de pension pour blessure : 

« Il a reçu un coup de feu à la jambe droite le 13 floréal An VIII (3 mai 1800) à la Bataille d’Engen en Souabe, Armée du Rhin.
Un certificat d’un officier de santé de l’hôpital de Basle en date du 29 thermidor dernier, joint à l’appui du présent, atteste qu’il à reçu un coup de biscayen à la partie moyenne et postérieure de la jambe droite qui a traversé les jumeaux et solaire d’où résulte des cicatrices adhérentes qui l’empêchent d’exercer librement la progression et de continuer au service actif de l’armée » In Mémoire de proposition pour la solde de retraite (SHD – Vincennes. Orthographe d’époque) en date du 1er frimaire An IX (22 novembre 1800)

Bref, il a donc la jambe droite très abîmée. Je ne connais pas l'état de santé de son fils Gabriel, mon ancêtre parti en Algérie en 1831, ni celui de son petit-fils, mais je connais bien celui de Gabriel, l'arrière-petit-fils de Jean. Gabriel qui est aussi mon arrière-grand-père. Blessé en décembre 1914 à Roclincourt, je lui avais consacré un billet il y a quelques temps. Ces blessures sont ainsi résumées dans son dossier médical : "plaies parties extérieures des cuisses droite et gauche par éclat d’obus et Schrapnel. Impotence bras gauche". Le schrapnel, obus allemand rempli de petites billes de métal faisait d'énormes dégâts. Ce qui ne l'a pas empêché de retourner au combat, de faire le Chemin des Dames et d'être à nouveau blessé... au genou droit comme son arrière-grand-père Jean.

Et voilà donc un autre de mes ancêtres mutilé des jambes.

Mon grand-père Alphonse Plancard, ne semble pas avoir souffert de jambes. Mais il en va tout autrement de ses fils, Gabriel Plancard, mon père et Georges Plancard, mon oncle. Pour des raisons diverses les deux ont été amputés. La jambe gauche pour mon père.

Quant à moi, lors de mon adolescence, mes deux jambes ont été opérées : d'abord la gauche, puis la droite. Dans cette dernière me reste d'ailleurs une broche.

Sans verser dans la psychogénéalogie à outrance, ce que j'appellerai des coïncidences, sont tout de même des faits troublants et ce, sur le long terme.

1 commentaire:

LALANDE Annick a dit…

En effet, ce sont des coïncidences très étonnantes. Je comprends que vous ayez chercher à en savoir plus !
Je découvre votre blog que je m'empresse de mettre dans mes favoris pour le lire tranquillement
Personnellement, je me suis passionnée par la vie, pourtant "banale" de mon arrière arrière grand mère qui fut une enfant trouvée dans un tour en Mayenne en 1819 et qui vécut à quelques dizaines de mettre où réside ma petite sœur ... Sans la connaître, je la porte dans mon cœur !

Cordialement
Annick