samedi 31 mai 2014

A...comme Avis de décès

C’est malheureux tout de même. On en apprend davantage sur sa famille dans les avis de décès que dans les annonces de naissance !

En tout cas, la presse régionale et nationale, surtout quand elles sont numérisées, nous renseignent dans ce que la vie a à la fois de plus intime et de plus public : la mort d’un être cher. Bien sûr, elle ne nous dit pas (sauf pour les célébrités dont les nécrologies noircissent des colonnes) les larmes et les abattements, les visages fermés et les enfants éplorés. Non. On les imagine sans peine.

Ces articles nous renseignent froidement, comme les actes de décès, sur les personnes qui se sont joints à cette mauvaise nouvelle. Ils peuvent même aider à retrouver une date de décès. Et peuvent, en creux, nous en dire davantage sur les relations familiales lorsque tel ou tel est absent de ces lignes…

Comme cet avis de messe concernant Jean Plancard, ancien constructeur paru en février 1916 dans l’Express du midi. C’est sont fils Jules né en 1869 qui a repris l’entreprise qui le fait passer. Si je savais que Jean Plancard était né à Ginestas (11) le 11 février 1838, je ne connaissais pas la date de sa mort qui peut donc se situer en 1916…


Tel celui-ci concernant Benoît Plancard paru le 27 novembre 1920 dans L'Express du Midi, édition de Toulouse. L’homme était né à Carcassonne, le 18 mai 1833 et avait eu deux fils de son union avec Guillaumette Cazal : Antoine en 1863, resté célibataire, docteur en médecine et chirurgien ophtalmologiste et Pauline en 1874, marié à un papetier dont elle aura plusieurs enfants :

« Monsieur le docteur PLANCARD
(Antoine PLANCARD)
Madame Paul ANDRIEU
(Pauline PLANCARD)
Monsieur Paul ANDRIEU et leurs enfants,

ont la douleur de faire part à leurs amis et connaissances
de la perte cruelle qu'ils viennent d'éprouver
en la personne de

Monsieur Benoît PLANCARD
Ancien maître-serrurier

leur père, beau-père et grand-père,
décédé à Toulouse le 25 novembre 1920
à l'âge de 88 ans, muni des sacrements de l'Eglise.

Les obsèques auront lieu à Caracassonne (Aude)
sur la paroisse Saint-Michel le lundi 29 novembre 1920
à l'arrivée du train de Toulouse à dix heures du matin.
On se réunira à la gare.
Il ne sera pas fait d'autre invitation. »

Neuf ans plus tard toujours dans l’édition de Toulouse de l’Express du Midi, c’est le fils qui meurt : André Plancard. L’avis de décès est paru le 24 décembre 1929.


On y trouve même l’adresse de la maison mortuaire, c'est-à-dire son domicile : 24 rue Maignan :


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On y retrouve certaines personnes et des précisions : sa sœur Pauline, son beau-frère Paul et Simone leur fille non encore mariée et sans doute la seconde : Madame Henri Foch née Andrieu, sans oublié le neveu par alliance : Henri Foch et peut-être ses frères René, André et Jacques. Mais aussi un cousin, non présent dans l’acte de décès de Benoît Plancard : Jules Plancard né en 1869 à Carcassonne et qui est à la tête d’une entreprise de serrurerie. Il y a aussi son épouse Rose née Castel ainsi qu’une certaine Catherine Plancard, leur fille.
Reste à élucider la présence de cette « veuve Faure » et de « Monsieur et Madame Rogues ».

Dans les familles citées, on trouve les noms de Plancard, Andrieu, jusque là rien d’anormal. Mais on trouve aussi la famille Cellier qui reste pour l’heure encore un mystère. Mais aussi Bureau du nom d’épouse d’Emilie Plancard, cousine germaine d’Antoine Plancard et de sa sœur Pauline, et aussi de Jules. Mais aussi d’une bonne dizaine d’autres issus d’Alphonse Jean Pierre Plancard.

Pourtant, ces derniers ne sont pas cités. Il faut dire qu’ils sont tous nés et résident en Algérie. De deux choses l’une : où les familles étaient brouillées ou elles ne se connaissaient déjà plus…

Une mine de renseignements on vous dit.

dimanche 18 mai 2014

Henri Rigoulot, Casablanca, l'Elorn, Jean Gabin et le débarquement en Provence...

Je suis passé sur sa tombe il y quelques mois. Sur la dalle, juste au-dessus du nom de ma grand-mère Liliane, née Doriot, est gravé celui de mon grand-père : Henri Rigoulot. Et ses dates (1922-2002).



Devant la sépulture, j'ai repensé à toutes les histoires qu'il m'avait racontées lorsque j'étais enfant. Des histoires de marins, de bateaux, de voyages à travers le monde, de batailles, de bombardements en pleine mer, de convois... et de Jean Gabin. Oui, oui, l'acteur. Celui-là même qui monta un beau jour sur le pétrolier Elorn et qui partagea le quotidien des marins du bord et plus précisément celui de mon grand-père Henri et de ses camarades.

Il me raconta aussi comment, lors du départ de Jean Gabin, on lui demanda de graver à son intention, une douille d'obus en souvenir d'un combat où les avions allemands avaient bombardé leur convoi. Il se souvenait de la poignée de main et des quelques mots de remerciement. Et puis le héros de "Quai des brumes" lui demanda s'il était de la même famille que Charles Rigoulot, célèbre athlète de l'époque qui fut l'homme le plus fort du monde. Mon grand-père répondit que non. Et pourtant, bien que né en région parisienne, sa famille était originaire de Franche-Comté et plus précisément de Raynans dans le Doubs comme certains représentants de la famille de mon grand-père Henri. Il aurait pu également préciser que Jean Gabin et lui était peut-être cousins, puisque sa grand-mère Moncorgé était née Rose Gérôme à Offemont dans l'actuel département du Territoire de Belfort à une vingtaine de kilomètres des terres des aïeux de mon grand-père.

Car s'il est né le 27 octobre 1922 (en fait le 24, mais l'officier d'état-civil avait fait une erreur) à Casablanca au Maroc où ses parents s'étaient installés, ses racines familiales sont ancrées dans le Pays de Montbéliard (Etupes, Exincourt...) par son père Edmond et en Suisse (Canton du Jura et de Soleure) par sa mère Fanny Zuber.



Engagé dans la marine durant la Seconde Guerre mondiale, il embarque le 19 avril 1943 à Casablanca sur le pétrolier Elorn (qui porte le nom d'un fleuve du Finistère). Tout au long de son engagement, il va prendre des notes et dessiner. Il rassemblera ses souvenirs dans un cahier dont voici quelques pages :






Ici avec la silhouette du navire.


















Il va alors naviguer un peu partout dans le monde : Europe, Afrique et Etats-Unis où son bateau fait partie de convois.


Au fil des pages, il décrit la vie à bord, les conditions météorologiques, les événements particuliers...
Jusqu'au 12 août 1944 à 15 h où l'Elorn quitte Naples pour le débarquement en Provence qui aura lieu le 15 août 1944.


 Voici aussi la mention spéciale pour les 7, 8 et 9 mai 1945. Ce dernier jour, l'Elorn hisse le grand pavois.


Avec sa croix de guerre avec étoile, quelques reliques de cette époque subsistent toujours : ses galons, les boutons de sa vareuse, un brin de buis passé sur le tombeau du Christ, des photos... et ce cahier que je relis parfois.


mercredi 14 mai 2014

Motivé... de A à Z !



Avant de publier quelques pages (dans quelques jours) d'un document que je conserve pieusement et qui a été rédigé par mon grand-père maternel qui fut marin durant la Seconde Guerre mondiale, me voici comme beaucoup de blogueurs, au pied d'une montagne. Celle du nouveau Challenge AZ concocté par Sophie Boudarel de la Gazette des Ancêtres. L'Everest de la généalogie et le mont Fuji de l'histoire des familles attendent les alpinistes de l'extrême version archives et papiers de famille.

Il y a quelques mois, on se disait tous : "On a le temps". Des listes, gardées jalousement, et dévoilées partiellement sur Twitter ou Facebook, faisaient monter la pression et finalement motivaient.

Aujourd'hui, l'implacable compteur qui roule depuis des semaines sur la colonne de droite  du blog de la Gazette des Ancêtres fait se bousculer les retardataires dont je fais partie. Si la liste était déjà réalisée depuis longtemps avec en regard des lettres quelques explications pour m'aiguiller lors de la rédaction des billets, il ne reste plus maintenant... qu'à les rédiger.

Il ne reste plus qu'à rédiger, voilà aussi la phrase qui revenait, rassurante, au fil des semaines ! Nous voici donc devant la page blanche. Mais quel plaisir au final de se dire qu'à travers ces billets plus où moins longs, se trace, à petites touches, l'histoire d'une famille. Des billets qui permettent de mieux décortiquer et de mieux comprendre les informations que l'on a emmagasinées au cours d'une année de recherches.

Alors motivé ? Plus que jamais