mardi 11 juin 2013

Mariage… J’imagine

La généalogiste Sophie Boudarel, après le challenge de A à Z, lance l’idée d’un thème par mois. Juin sera consacré au mariage. Alors : En avant ! Ou plutôt… Yallah !

Je n’ai jamais eu entre les mains de photos de mariage de ma famille paternelle où les invités sont bien calés les uns à côté des autres. Juchés sur des gradins ou assis sur des chaises. Les grands derrière, les petits devant et les mariés au milieu.

Il faut dire que les photos, éparpillées lors du retour en métropole de ma famille au moment de l’indépendance de l’Algérie en 1962, ne facilite pas les choses.

Je ne possède que cette photo de mes grands-parents le jour de leur mariage le samedi 7 août 1937 à Alger. Je ne sais même pas où elle a été prise. Peut-être chez ce photographe de la rue Bab Azoun, où d’autres photos familiale ont été prises.



Le mariage a été célébré à 15 h 55 à la mairie d’Alger. C’est Charles Bompain, conseiller municipal, qui a officié. On l’entend d’ici marier Alphonse Auguste Plancard, mécanicien, né à Seddouk, commune mixte d’Akbou, département de Constantine, le 31 juillet 1913. Il est le fils de Gabriel et de Françoise. Le marié est mince dans son costume noir. Sur les revers de la veste, le nœud papillon blanc affleure. Les époux ont dit oui, ils sont unis pour le meilleur comme pour le pire.

La mariée sous son voile blanc est Irène Raymonde Lledo né à Alger le 24 septembre 1918. Elle est dactylo au Gouvernement général. Jean, son père est décédé, seule sa mère Maria de la Concepción Salas est présente.

Il a 24 ans, elle en a 18. Il vit rue des Sports, HBM, Bâtiment G. Elle vit au même endroit, mais au bâtiment J.

Les témoins sont Jeanne Pons (je ne sais qui c’est) et Jean Mir, mouleur. Lui je sais qu’il va épouser en novembre 1916, la grand-mère paternelle d’Irène, Maria de la Concepción Pallares. Elle était veuve de Vincent Lledo depuis 1897. C’est d’ailleurs dans la tombe de Jean Mir au cimetière d’Hussein Dey à Alger, lui qui est mort en décembre 1953, que l’on va enterrer le marié, mon grand-père Alphonse Plancard, décédé en février 1954.

Pour l’heure, j’imagine seulement la chaleur de ce début d’août, le soleil qui cogne sur les toits d’Alger, sur les costumes sombres et les cravates restées nouées jusqu’à la fin. J’imagine un repas en extérieur, un menu aux plats épicés et ensoleillés. Les rouges de Mascara coulant à flots. J’imagine la kémia, l’anisette, les rires et la musique. J’imagine la balade dans le Jardin d’Essai tout proche où Jean Mir a travaillé.

Je ne sais par contre où le mariage religieux a eu lieu. J’imagine peut-être tout simplement à l’église Sainte-Monique (Berbère née en Algérie vers 331)/Saint-Jean Bosco d’Alger construite en 1931 rue Polignac dans le quartier du Ruisseau où les époux habitaient. Un grand local tout simple au départ où l’unique cloche était accrochée à un échafaudage. Aujourd’hui, elle a un campanile. La couleur ocre du crépi, le plafond plutôt bas, les bancs bien serrés et les colonnes de l’abside entourant le chœur, voilà à quoi elle ressemble actuellement. Et puis, il y a les quelques marches menant à l’autel.

Une église où seront baptisés leurs deux enfants : Georges, né le 11 juillet 1941 et baptisé le jeudi 23 avril 1942 et mon père Gabriel le dimanche 5 juillet 1945.