lundi 18 novembre 2013

« Oh mon enfant, ne t’expose pas inutilement »

Georges Graff aussi a laissé quelques lettres et cartes derrière lui. Toujours laconique et ne donnant que très peu de détails. Il embrasse ses sœurs et ses parents, dit que tout va bien. Il laisse un petit carnet noir dans lequel il a consigné les premiers jours de sa mobilisation et les adresses de ses amis.

En février 1916, deux lettres sont parvenues jusqu’à moi : l’une de sa sœur Alice datée du 24 février : elle lui explique qu’elle a reçu les photos de famille et une où il est seul.

(La photo de la famille au complet prise à Montbéliard fin 1915 ou début 1916 ainsi que le portefeuille de Georges Graff troué d'un éclat d'obus)

« Surtout, soit toujours bien courageux et ne te laisse manquer de rien », ajoute-t-elle. Puis elle mentionne son futur mari, mon futur arrière grand-père : « Doriot doit être de tes côtés, il m’a écrit hier en me disant que peut-être il te verra. Lui aussi est de la partie, vous n’êtes pas exempts, tous les deux, car chaque fois qu’il y a un coup, vous en êtes ».

La lettre la plus émouvante est datée du 29 février 1916, le jour de sa mort. Elle émane de sa mère : (…) Oh mon enfant, ne t’expose pas inutilement. Je sais que tu feras ton devoir et je ne voudrais pas t’en empêcher par mes plaintes car je crois que Dieu te protègera, crois-le aussi cher Georges et tu sortiras vainqueur de tout ce vilain cauchemar »...

(Suite et fin au prochain billet)

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