dimanche 12 août 2012

Gabriel Plancard, vaillant soldat de 14

Il ne s’agit pas ici du Gabriel Plancard qui s’est installé en Algérie après avoir participé à la conquête de ce Pays. Il s’agit de son petit fils, enfant d’Alphonse Jean Pierre Plancard et de Marie Félicité Sellier dont voici la photo (Merci à Robert Dessarps pour la photo) :


Gabriel Plancard est né le 18 avril 1888 à Aumale. Ses parents, cultivateurs sont domiciliés à Bir Rabalou, canton d’Aïn Bessem dans le département d’Alger.

Au moment du conseil de révision, Gabriel Plancard, auquel nous consacrerons trois billets, est dit cultivateur et domicilié « aux Trembles » dans le canton d’Aïn Bessem. Il mesure 1,72 m (ce qui est grand pour l’époque).

Il est incorporé le 8 octobre 1909 au 1er Régiment de Zouaves qui cantonne à Alger. Il termine son service militaire deux ans plus tard le 24 septembre 1911 avec un certificat de bonne conduite. Il reprend alors ses activités civiles et retourne à la terre. Il réside d’abord à Aboutville au lieu-dit "Aux Dessus" puis chez ses parents à Aïn Bessem. Il est l’aîné des garçons d’une fraterie de 10 enfants !

Quelques mois avant la mobilisation d’août 1914, il réside au « Moulin Bury » à Bir Rabalou avec son épouse Marie Antoinette Barge. Son premier fils, mon grand-père Alphonse Auguste Plancard est né le 31 juillet 1913.

Le 3 août 1914, il rejoint son régiment, le 1er Zouaves , dont vous pouvez écouter la marche et lire les paroles sur ce site. Voici le premier couplet :

Sous le soleil brûlant de l'Algérie,
Notre Etendard flottait calme et vainqueur.
Au cri d'appel de la mer Patrie
Du nord, il vole affronter la rigueur.
Va ! Déployer au vent de la Crimée
Tes plis sacrés, ô mon noble drapeau,
Déjà noirci de poudre et de fumée
Au premier rang, tu seras le plus beau.

Il est dirigé vers les armées le 20 août 1914 et fait partie du 4e bataillon venu d’Algérie. Vous pouvez consulter l'Historique du 1er Zouaves sur ce site

Il connaît tout de suite le baptême du feu dans le Nord de la France. Courant décembre, il se bat Côte 60 lors de la bataille de l’Yser. Je vous laisse découvrir l’endroit et son histoire en cliquant ici.

Les combats sont d’une rare violence et Gabriel Plancard est très grièvement blessé le 10 décembre 1914 à Roclincourt, une petite ville du Pas-de-Calais. La mention fait état de « plaies parties extérieures des cuisses droite et gauche par éclat d’obus et Schrapnel. Impotence bras gauche ». La mine Schrapnel fait d’énormes dégâts, c’est un obus renfermant des dizaines de balles à l’intérieur. Voici un article sur la question

Immédiatement évacué, le dossier médical de Gabriel Plancard mentionne qu’il est admis le 13 décembre 1914, soit trois jours après sa blessure, à l’hôpital auxiliaire 12. Cet hôpital est situé Place de Peupliers à Paris dans le XIIIe arrondissement. C’est un hôpital de la Croix Rouge. Aujourd’hui, il s’agit de l’hôpital privé des Peupliers et la place a changé de nom, elle est devenue place de l’abbé Hénocque.

En voici la façade actuelle :


Agrandir le plan

Son dossier d’admission stipule « Plaies cuisses droite et gauche – au front – au bras gauche ». Laconique mais informatif. Il est installé dans le lit n°11 de la salle 3. Il va rester plus d’un mois dans cet établissement chirurgical.

Rendez-vous dans quelques jours pour la suite...

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