vendredi 15 octobre 2010

Michel Plancard et ses successeurs


Guillaume Michel Plancard le samedi 27 septembre 1855 à Carcassonne, il est le fils de François et de Jeanne Brezet. Brillant élève, il intègre l’école des Arts et Métiers dont il sort ingénieur en 1872. On remarquera au passage que c’est le premier de cette lignée de mécaniciens-fondeurs a entreprendre une réelle formation, les autres (son père par exemple) ayant appris sur le tas au contact d’autres mécaniciens-fondeurs.
Frais émoulu de l’école il vient « tout naturellement (…) travailler dans l’atelier familial dont on peut penser qu’il va devenir la cheville ouvrière », écrivent Pierre et Annick Fafeur dans leur article publié en 1996. Michel va sans doute être à l’origine du brevet de « turbine latérale atmosphérique » décrite dans le précédent billet.
Le 22 avril 1888, sa mère, Jeanne Brezet décède à l’âge de 68 ans « et comme elle est partie prenante dans l’entreprise, un délicat problème de succession va se poser ». L’année suivante pour préserver l’unité de l’entreprise et réduire les frais de succession, Michel Plancard va se séparer de son père « et créer sa propre entreprise (…) où il est associé à Cyprien Guillaumat ». Le champ d’action est différent de celui de l’entreprise paternelle : le battage et le labourage à la vapeur, constructions mécaniques et instruments agricoles « alors l’un des rares secteurs en d’activité expansion dans l’Aude. Michel Plancard finit par succéder à son père au début du XXe siècle et s’engage alors dans la construction de charrues « on lui doit la mise au point d’une charrue trisoc qui améliore sensiblement la rentabilité du labourage ».
Michel Plancard reste également fidèle aux éoliennes. Sur une facture du 20 avril 1903 adressée au maire de Saint-Martin-Lalande (Aude) on peut lire le détail d’une réparation (pour 641,70 frcs) d’une éolienne toujours visible (illustration de ce billet) au milieu des champs.
Visiblement loin de la prudence financière de son père Michel Plancard va s’offrir, en 1901, très exactement le 5 juin, une automobile. C’est à Toulouse qu’il va l’acquérir comme le mentionne un site anglo-saxon d’amoureux de voitures anciennes. Il s’agit de la onzième voiture enregistrée dans cette ville ! Il s’agissait d’une des premières Panhard et Levassor. La voiture de Michel Plancard a participé en 2006 au centième anniversaire de la course anglaise « Brighton to London ».
Cependant, en 1902, Michel Plancard « s’engagera seul et contre l’avis de son vieux père, dans l’aventure risquée du projet fontinal de la ville basse (de Carcassonne), ce qui sera, sans aucun doute, une opération de survie financièrement désastreuse pour l’avenir de cette entreprise ». Décédé le 4 novembre 1916, Michel Plancard laisse une entreprise en difficulté à son gendre Jean Bureau. En effet, il est sans doute possible d’affirmer que son premier fils, Emile Jean Jules François Plancard, né en 1887 a intégré l’entreprise mais l’a vite abandonnée. Nous reviendrons sur ce personnage trouble qui se marie en Ariège, divorce et meurt à Alger en 1948.
L’entreprise est donc confiée au gendre, l’époux de sa fille aînée Emilie Plancard, née en 1883. Jean Jules Alexandre Bureau est né à Lille dans le Nord le 13 mars 1883, à son mariage, le 28 octobre 1907, il est dit ingénieur civil. Le mariage, qui se déroule à Carcassonne est grandiose et les témoins sont pour le moins influents : Robert Saurel, banquier à Carcassonne, Ernest Méra, ingénieur civil à Paris, Gaston Martine, conseiller du commerce extérieur à Lille et surtout Jean Argeliès, conseiller général de Seine-et-Oise à Paris et député de 1889 à 1910. Quant à Emilie Plancard, son épouse, elle décèdera le 2 janvier 1981 à l’âge de 97 ans, au 1 rue Voltaire à Carcassonne.
Le prochain billet sera consacré aux autres familles Plancard en France.

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