mercredi 6 octobre 2010

François Plancard : sa turbine latérale atmosphérique et sa statue de la République à Marcorignan...

Nous avions laissé François Plancard avant les vacances dans son atelier de la rue d’Iéna à Carcassonne au début des années 1880.
Ce fondeur va se diriger vers le matériel viticole et présenter au concours agricole régionale de Carcassonne de 1884, une pompe à vin pour laquelle il recevra une médaille de vermeil.
Toujours en 1884, François Plancard va présenter un moulin à vent révolutionnaire à l’exposition industrielle de Carcassonne. P. Castel, ingénieur des Arts et Manufactures, dans un article du Bulletin de la Société d’agriculture de l’Aude écrit : « M. François Plancard, fondeur-constructeur à Carcassonne a exposé un petit modèle d’un moteur à vent dont il est l’inventeur, qu’il désigne sous le nom de turbine latérale atmosphérique ». Passons sur les détails techniques pour en arriver au résultat : « Quelque soit la direction du vent, la turbine tourne toujours dans le même sens avec une vitesse variable suivant la force du vent. Il est très difficile de pouvoir émettre une opinion sur ce moteur d’après le petit modèle (une maquette) qui en a été exposé ; nous pensons cependant que ce moteur pourra donner un bon fonctionnement quand on ne lui demandera qu’un tout petit travail à effectuer. »
En 1885, un brevet est déposé, il est toujours disponible à l’INPI (L’institut National de la Propriété Intellectuelle). Rédigé de la main de François Plancard dans son atelier de la rue d’Iéna, il a sans doute été inspiré par son fils Michel (dont nous dévelloperons l’histoire dans un prochain billet) avec qui il est associé.
Deux ans plus tôt, en 1882, François Plancard entreprend de fondre la fontaine monumentale de la République situé place du 14e Juillet à Marcorignan, petit village de l’Aude. L’œuvre est de Eugène-Louis Lequesne, sculpteur parisien brillant. Cette œuvre fait partie de ses œuvres réalisée en série. Toujours est-il qu’il subsiste actuellement un fragment de cette fontaine (voir l'illustration du bas) sur la place et que la marque de François Plancard y est toujours aposée (Illustration du haut).
Entreprenant on l’a dit, François Plancard s’oriente après la crise du Phylloxéra vers de nouveaux produits comme en témoigne la publicité du billet précédant. « Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à 70 ans, François Plancard ne s’en laisse pas conter par l’adverversité et qu’avec dynamisme, il n’hésite pas à se lancer dans de nouvelles voies pour s’adapter à la nouvelle conjoncture économique » (In l’article de Pierre et Annick Fafeur : « La mécanique carcassonnaise au XIXe siècle », un article que l’on peut retrouver dans le Bulletin de la Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude, Tome XCVI, 1996).
François Plancard va décéder le 21 septembre 1909. Sa tombe monumentale au cimetière Saint-Michel de Carcassonne est toujours visible. Pour conclure, les époux Fafeur écrivent : « Les recensements de 1896 et de 1901 nous montrent la famille Plancard vivant modestement au 2 de l’Allée d’Iéna. Elle n’a pas de domestiques, signe évident pour l’époque d’un train de vie réduit. Par conséquent, François Plancard semble avoir cherché un compromis entre les besoins de l’entreprise et la famille (…) C’est donc un homme prudent et attentif aux problèmes de financement ». Plus audacieux, son fils Michel se heurtera à de gros problèmes. La suite au prochain billet.

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